Cinq Poèmes
par Laura Merleau
Volcan en ré mineur
Tout ce qui t’a quitté
Sans to dire rien
De son secret – voici il vient
Par la porte
Qui avait été bouchée pendant des décennies
D’une grande pierre tombée
Ton premier coup d’œil libère
Cent colombes
En allant pour chercher les corps
Où elles habitaient autrefois
Déjà pleine de brume
Sans ta canne
Clopinant en montant le corridor
Bordé de piliers un mètre sur un
Tu bleuis
La lune absorbe ce qui reste de tes forces
Trébuchant sur morceaux
De poterie, bijoux, statues d’instruments à vent
Telles offrandes aux vivants
Pour apaiser une montagne d’ombres
Se reposant sur plaques de glace
Tu vas péniblement le long de la rue panoramique
Sous une anesthésie profonde
Montant la pente d’un cratère
Qui aime son basalte
Comme lui-même, à tout son pouvoir
De ressusciter les cendres
Pour libérer ton sommeil
De contraintes physiques, pour dessiner
Dans l’air
Les colombes te confient –
Tu peux garder le secret
De vol jusqu’à ce que l’infini
Vienne pour se
Désaltérer
Dans la neige qui commence à fondre
De ce sommet pour la première fois
Dans mémoire, laissant le bruit
De tout ce que tu voulais laissé pas dit
Sur avoir retourné du volcan
Toute la journée elle pense à
un monde sans
basalte – où les poignets
ne sont pas toujours tranchés
comme la veille
au soir où Vésuve a
éclaté. Puis les atriums
étaient remplis de couches
de cendre – dessous
tout est devenu
creux ou restait
aussi vif que la nuit
d’enterrement les a laissés – ces peintures murales
qui avaient des salles, des murs,
des plafonds pour les garder
intacts. Alors sont venus
les fouilleurs – celui
qui a pensé couler
du plâtre dans l’espace
qu’elle s’est remplie autrefois. Ainsi
sa forme est complète
de nouveau – aucunes fêlures ou
égratignures même quand
il décape petit à petit la lave
de verre très loin.
Pandore
Dedans ta boîte
bleue, tu appuyais
si longtemps sur
les artères vertes, gravées
à l’acier, ta main gauche
réfracte au poignet
qui est amputée par trois
dimensions plates. Courbes
au-dessous du
couvercle, tes épaules
refusent d’admettre
qu’une pression
ferme et continue ne
permette pas à une fente de
ciel rose, rouge, ou orange
à entrer. Les yeux violets
ne peuvent pas vérifier – ce sont tes
pieds nus qu’ils ont été
en train de regarder toutes ces années.
Tes cheveux longs et châtains forment des veines
le long du dos de ta toge en
parchemin mouillé de sueur qui tombe goutte à
goutte d’encre bleue sur le
sol illisible. Est-ce
une figure
de la lune
que leurs taches
épèlent? Elles remplissent
tes murs de
mémoires d’un océan sanglant,
un bateau dérivant
à l’horizon à travers
une ouverture dans la nuit
où tu as trouvé
cette main dorée
incroyablement en train de tendre
dedans du dehors,
tirant ouverte sa petite
porte secrète au centre
de ton cœur noir.
Epiphanie en couleur fondamentale
La pluie bleue tombait
Sur les fleurs bleues
En parfumant la brise bleue
Alors pourquoi n’étais-tu pas leur miroir
L’eau ne serait jamais assez
Pour tes ruines
Effritantes et flanquées par
Des colonnes ioniques
Qui donnaient sur ce qui était autrefois
L’interieur
Trainer une telle histoire
A travers le centre
D’une heure
Ralentissant
Pour teinter les étamines
Bleu foncé
De clarté
Ménagerie vitreuse
Toute la journée, le jour gravitait
Autour des phases d’un squelette
Non déconcerté par un boa constricteur lové
A ses pieds nus
Comme tu avais l’intention d’acquérir
Un tel sens raffiné
De le moi et pas-moi
Plus bas dans l’Avenue de l’Observatoire
Grise et brumeuse
Tu regardais les grosses branches sans feuilles
Des platanes qui écrivaient leur chansons
D’amour secrètes à la lune
Qui se levait de son bocal noir à poissons
Les bras décolorés
Des alimentations
Intraveineuses, tu as déroulé
Les bandages pour lire
Un conte vitreux de chirurgie
Avec gravure blanche comme antiseptique
Sur une feuille de lumière des étoiles
Etendant à travers une histoire
Qui s’épaissit, déroulant sa queue enfumée
Avec art autour de ses pattes comme un chat
Qui ne se précipite jamais à travers
Une porte ouverte
Les poissons s’élançant ici et là avec inquietude
Derrière des murs distendus
Comme tu sais leur parler sans un son
Indistinct la limitation aqueuse
Qui leur refuse le pouvoir
De se hisser hors de
Leur monde pour traverser l’obscurité
Illimitée qui pousse aux toits
Passants, renforcés par une grille
En ferronnerie lourde
Pour laisser entrer toute cette radiation
Et musique d’onde
*
Laura Merleau lives in Waterloo, Illinois, with her husband and two cats. Her poetry has appeared in Jet Fuel Review, New Mirage Journal, and Bloodroot. Her novella, Little Fugue, was published in 1993 by Woodley Memorial Press.
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